Un peu de neuroscience pour commencer en testant par nous-mêmes différentes illusions d’optique comme les fameuses tables de Shepard. Verdict ? « On voit la réalité chacun à notre façon, mais pas telle qu’elle est réellement », explique d’entrée la formatrice et coach professionnelle Nadège Dazy. « Le responsable est notre cerveau, qui voit les choses de manière partiale et avec une attention limitée dans un monde complexe ». D’où les biais cognitifs que l’on expérimente tou.te.s au travail ou dans sa vie personnelle… Ce 31 mai 2024, le sujet a attiré une vingtaine de participants pour le nouveau webinar du Cala Learning Hub intitulé "3 clés pour prendre du recul sur ses biais et les challenger".

De quoi parle-t-on exactement ? Les biais cognitifs correspondent à la déformation systématique dans la manière avec laquelle nous traitons la complexité du monde et des infos que l’on reçoit. Il en existe environ 200. Et, selon l’Américain Buster Benson, le cerveau a recours à ces biais cognitifs essentiellement pour quatre raisons :

  • la nécessité d’agir rapidement
  • la surabondance d’informations à traiter (le biais agit donc comme un filtre)
  • le besoin de donner de la cohérence entre ce que l’on croit et ce que l’on fait
  • le besoin de mémoriser de l’information, or on ne peut pas tout retenir…

Un biais perceptif très répandu : les stéréotypes

Il s’agit d’images préconçues, de représentations simplifiées d’individus ou de groupes. Ces stéréotypes reposent sur une croyance partagée relative aux attributs physiques, moraux et/ou comportementaux, censés caractériser ces individus. Par exemple : « les Chinois travaillent beaucoup », « les femmes sont douces »…

Ce biais a des conséquences multiples : la discrimination (lors d’un recrutement par exemple), l’assimilation (je finis par être ce que l’on attend de moi) ou l’auto-censure (« en tant que senior ou en tant que femme, je ne m’autorise pas à… »).

Autre conséquence possible : la « menace du stéréotype », c’est-à-dire la crainte qu’un individu, appartenant à un groupe négativement stéréotypé, peut ressentir lorsqu’il risque de confirmer, par sa performance ou son comportement, le stéréotype négatif associé à son groupe. Cette crainte, en retour, le mènerait involontairement à confirmer le stéréotype. Par exemple : « les femmes sont moins bonnes en maths que les hommes ».

Le biais pro-endogroupe : du favoritisme pour son propre groupe

 C’est la tendance systématique à évaluer un individu ou les individus membres de son propre groupe d’appartenance (endogroupe) de manière plus favorable qu’un individu ou que les individus d’un autre groupe (exogroupe). « On favorise de manière inconsciente son endogroupe et, a contrario, on juge plus facilement son exogroupe », explique Nadège Dazy.

Typiquement, dans un processus de recrutement, la similitude perçue crée une proximité sociale qui vient biaiser la candidature : « On dirait moi quand j’étais plus jeune ! » « Elle est allée dans la même école que moi ».

Le biais de confirmation : pour renforcer ses croyances

 Également très répandu, il s’agit de cette tendance à privilégier les informations qui confirment des croyances ou des valeurs existantes. C’est ce qui fait que l’on va rechercher, interpréter, mémoriser et accorder plus de poids aux preuves qui soutiennent nos opinions, tout en ignorant, en rejetant ou en sous-évaluant la pertinence des preuves qui les contredisent.

3 clés pour challenger ses propres biais cognitifs

Alors comment prendre du recul face à tous ces biais et les challenger à titre individuel comme à l’échelle d’une entreprise ?...

  • Identifier les moments où les biais sont le plus présents et les émotions en jeu

Cela peut être quand on est stressé.e ou fatigué.e, quand on a faim, etc. « On ne prend donc pas de décision importante dans ces moments-là », conseille Nadège Dazy. Quant aux émotions ou aux besoins qui sont en jeu, on se pose les bonnes questions : Qu’est-ce qui se joue ? Pourquoi j’ai peur ? Pourquoi ça me met en colère ?

  • Sortir de sa zone de confort

« Il est intéressant de se confronter à de nouvelles idées et d’arrêter de se fermer automatiquement à tout ce qui n’est pas aligné avec vos idées », rappelle la coach. L’objectif n’est pas forcément de changer d’avis, mais de comprendre les opinions et avis des autres.

  • Passer à l’action

Quelles actions concrètes avez-vous mis en place pour challenger vos biais ? A vous d’en définir au moins une pour faire un petit pas dans ce sens.

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Le prochain rendez-vous est le 28 juin 2024 pour un webinar en anglais intitulé "Developing Positive Intelligence & Boosting Mental Fitness". 

Nadege1 mai24

 Article de blog rédigé par Laure Blancard.