A son arrivée à Dublin, Thomas est confronté à un véritable choc culturel. Langue, humour, codes sociaux, rituels de travail… tout lui semble différent. « Ils sont très sympathiques ces Irlandais, mais je ne comprends rien à leur façon de travailler », dit-il un peu désabusé. Sans compter que son nouveau poste implique un déménagement familial, générant son lot de tensions : sa compagne peine à retrouver du travail, tandis que ses enfants naviguent entre intégration scolaire et perte de repères.

Son entreprise lui propose alors un accompagnement à l’expatriation, et c’est dans ce cadre que débute notre programme de coaching. Mon rôle ? L’aider à transformer cette traversée interculturelle en apprentissage — et non en épreuve. « Je me rends compte que je ne sais pas comment me positionner. Ce n’est pas juste une nouvelle équipe, c’est une nouvelle culture. », constate-t-il

Découvrir et s’adapter à une équipe multiculturelle

Notre travail de six mois démarre par l’exploration des écarts culturels à l’aide du modèle d’Erin Meyer. Thomas découvre notamment que les Irlandais sont plus directs que les Français dans leur communication, mais aussi plus égalitaires dans leur rapport à l’autorité. « Je pensais être clair dans mes messages. Mais ici, il faut aller droit au but, sans détour. Et surtout, ne pas jouer au chef», reconnaît-il.

Nous ouvrons également un espace de réflexion sur sa posture de leader : comment inspirer sans imposer, comment mobiliser dans un cadre plus horizontal, comment prendre des décisions en intégrant les attentes d’une équipe habituée à la concertation... « Je veux conserver mon exigence, sans passer pour autoritaire. Trouver le bon dosage, c’est tout un art», dit-il.

Une aventure aussi bien professionnelle que personnelle

Nous travaillons sur sa communication (langue, expressions…), son intégration dans l’entreprise (réseau, attentes liées au poste) et les leviers de cohésion pour fédérer une équipe multiculturelle (temps formels et informels). Puis, au fil des séances, Thomas s’autorise à aborder un sujet souvent tu, mais pourtant central : le bouleversement vécu par ses proches. « Je réalise que je ne suis pas seul à vivre cette transition. Ma famille aussi traverse quelque chose de fort, et je dois être là pour eux», me confie-t-il avec émotion.

Quel est le résultat de cet accompagnement ? Thomas a su transformer une situation complexe en opportunité de croissance. Il déploie aujourd’hui un leadership plus souple et à l’écoute. Il est capable de naviguer entre les cultures et de créer du lien au-delà des différences. En réaction, son équipe se montre plus engagée, plus soudée et lui-même retrouve du sens dans son rôle. De mon côté, je suis admirative de sa capacité à se remettre en question, à apprendre et à faire évoluer sa posture avec justesse et humanité.

Bravo à lui !