Qu'il soit synonyme de souffrance au travail ou d'épuisement général, le terme de « burn-out » est aujourd'hui souvent galvaudé. « Il y a beaucoup de fantasmes autour du burn-out, mais il existe des critères bien précis pour le définir », explique d'entrée de jeu Mathilde Kalkas lors du webinar "DRH/Managers, trouvez la juste posture face au burn-out d'un collaborateur". Coach professionnelle, formatrice et thérapeute spécialisée dans la gestion des stress existentiels, cette partenaire de Cala Consulting a livré, ce 7 mai 2021, une conférence très riche en informations sur le sujet à une vingtaine de membres du réseau Cala Learning Hub.

Un mécanisme de défense parfaitement sain

 Une petite définition pour commencer : le burn-out est un épuisement physique, émotionnel et mental qui résulte d’un investissement prolongé dans des situations de travail exigeantes sur le plan émotionnel. Prolongé, car le burn-out perdure même quand la situation stressante a disparu.

Quels sont les "symptômes" exactement ? Les principaux sont l'épuisement physique et mental, la perte de l'empathie et la diminution de l'accomplissement personnel au travail. Mais la bonne nouvelle est que le burn-out est une réaction normale du corps pour s'adapter au stress – un mécanisme de défense en quelque sorte – et que, le plus souvent, les personnes s'arrêtent avant, c'est-à-dire au stade de « pré burn-out ».

A ce stade, les signaux envoyés par le corps peuvent être très variés : troubles du sommeil, irritabilité, difficultés de concentration, éruptions cutanées... Le problème est que la personne concernée est généralement dans le déni. Elle ne prête pas attention à ces signaux et s'épuise.

La rencontre entre un environnement de travail et un individu

Le burn-out est-il une maladie professionnelle ? Pas exactement. Même si l'on considère en général que 12% des actifs présentent (selon une étude du cabinet Technologia) un risque de burn-out, l'Organisation mondiale de la santé le qualifie de « phénomène professionnel » en excluant le terme d' « affection médicale ». En France, l'Assurance maladie peut, sous certaines conditions, le reconnaître comme une maladie professionnelle. « C'est tout simplement la rencontre entre un environnement de travail dysfonctionnel, qui pèse pour 60% des causes dans la balance, et une prédisposition individuelle », précise Mathilde Kalkas.

D'un côté, le travail est intense, soumis à des changements permanents ou bien à des conflits relationnels. Et de l'autre, l'individu, souvent investi et travailleur, plonge dans une course sans fin pour tenter d'apporter des solutions. Le moment clé est celui de la fêlure, c'est-à-dire du burn-out à proprement parler, où l'image de soi se brise. S'en suit le plus souvent un arrêt de travail d'au moins six mois, qui est un temps de récupération nécessaire. Puis, un accompagnement pendant quelques années est nécessaire pour se reconstruire et tirer les leçons de cette expérience.

Que faire concrètement face au burn-out d'un collaborateur ?

« En pré burn-out, l'enjeu va être d'accompagner la personne à prendre conscience de son état, même si à ce stade les chances de succès sont limitées car la personne est dans le déni », témoigne Mathilde Kalkas. Pour cela, son DRH, son manager ou même l'un de ses collègues peut l'orienter vers un professionnel de santé (médecin du travail, psychologue...) ou l'encourager à passer un test de détection type Maslach Burnout Inventory (MBI) ou Copenhagen Burnout Inventory (CBI).

En post burn-out, le maître-mot, explique Mathilde, sera de « freiner et restaurer l'estime de soi » pour éviter tout risque de rechute. Plusieurs actions peuvent être mises en place dans ce sens comme :

  • aménager le retour au poste avec l'aide de la médecine du travail,
  • confier au collaborateur des petits projets complets pour qu'il soit libre de s'organiser,
  • poursuivre les accompagnements pluridisciplinaires auprès de professionnels (coach, psychologue...),
  • et surtout, bien intégrer mentalement que la remontée de la pente sera longue et en spirale.

 

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Article de blog rédigé par Laure Blancard : https://www.linkedin.com/in/laure-blancard/