La maîtrise de l’anglais est précisée dans l’offre d’emploi. Le poste visé est à l’international. Dans ces cas, et dans bien d’autres, vous n’y couperez pas. L’entretien d’embauche se déroulera en tout ou partie en anglais. Voici des conseils pour bien s’y préparer.

Envie de partir ? Vous n’êtes pas le seul. Selon une étude du cabinet Boston Consulting group publié en octobre dernier, près de 9 cadres français sur 10 aspirent à travailler à l’étranger. Mais pour cela, il faut décrocher un job, et donc au préalable avoir réussi son entretien d’embauche… en anglais. Impossible d’y couper. « Ô désespoir ! Je n’aurai jamais le temps de travailler mon accent britannique à la Hugh Grant », se disent déjà certains. Nul besoin. Ce n’est pas là dessus que le candidat est évalué. Le recruteur cherche simplement à savoir si le candidat est capable de travailler en anglais avec des interlocuteurs qui ne parlent pas sa langue maternelle. Autrement dit, il évalue la capacité du postulant à faire passer certains messages en anglais et à comprendre ce qu’on lui dit. On ne va donc pas non plu lui demander de parler comme dans les romans de Jane Austen. Le recruteur s’assurera simplement qu’il maîtrise le vocabulaire technique lié au poste.

Des mots-clés (en anglais)

Maintenant, il faut préparer l’entretien. A quelle sauce (à la menthe ?) le candidat va-t-il être mangé ? Et bien à peu près à la même sauce que pour un entretien en français. Il doit d’être renseigné au préalable sur le poste, l’entreprise, voire sur l’interlocuteur qui le reçoit en entretien. Il doit préparer même quelques questions à poser lors de l’entretien pour montrer sa motivation et sa curiosité. Seule différence : mieux vaut aller glaner ces informations directement en anglais pour gagner du temps et de disposer ainsi des mots-clés (en anglais) mis en avant par l’entreprise ou l’interlocuteur pour se présenter. Ensuite, comme lors d’un entretien en français, le candidat prépare sa présentation. Ici, il faut faire attention aux différences culturelles. Un recruteur chinois, anglais ou français ne prêtent pas la même attention aux mêmes éléments d’un parcours. Par exemple, les Anglo-saxons font moins de cas que les Français des diplômes ou trous dans le CV. Ils se focalisent sur l’opérationnel : sur les missions du candidats, ses réussites, la gestion qu’il a eu de ses échecs, ce qu’il en a retiré comme compétences, etc… Il faut donc préparer l’entretien en conséquence. La présentation du candidat doit être très concrète, basée sur ses expériences professionnelles.

Il faut être naturel, mais rester professionnel

« Le jeune diplômé, ayant par définition peu d’expérience, ne doit pas hésiter à mettre en avant ses hobbys et loisirs et montrer quelles compétences opérationnelles il en retire », explique Joanna Menezes, professeur en ressources humaines à l’Ipag business school, et dirigeante du cabinet de conseil RH, Cala consulting. Il est important de se renseigner au préalable sur ces particularités, car le recruteur ne juge pas uniquement la maîtrise de la langue, mais aussi la capacité du candidat à travailler dans un milieu culturel différent. Enfin, dernier conseil, ne pas se fier à l’apparente décontraction des recruteurs anglo-saxons. Ils vous appellent par votre prénom, sont très informels dans leur manière de parler et d’être. Néanmoins, l’exercice n’en est pas moins formel qu’en France. Il faut être naturel, mais rester professionnel.